Vice-président du CNCRES,
Président de la CRESS IDF
Comment se profile 2019 pour les acteurs de l’ESS ?
D’après le Journal du Dimanche, le Haut-Commissaire à l’ESS, Christophe Itier, a obtenu que le ministère de la Transition écologique finance l’accélérateur French Impact à hauteur de 20 millions d’euros, c’est deux fois plus que l’an dernier. Mais, lors du lancement du dispositif, 1 milliard d’euros avait été promis sur le quinquennat. Le compte n’y est pas. Concernant le CNCRES, nous avons eu un engagement de financement de 400.000 euros, autant que l’an dernier. Mais pour d’autres têtes de réseau comme ESS France, la CG Scop, la FNMF, le Mouvement associatif, la Fédération des structures de l’insertion par l’activité économique… Christophe Itier a annoncé fin 2017 qu’ils ne seraient plus financés tant qu’ils ne se restructuraient pas pour être plus opérationnels.
Quel impact pour les acteurs de terrain ?
Les ministères dont dépendent les entreprises sociales et les associations voient leur budget diminuer. Le mouvement sportif français a lancé une grande pétition “Sport pour tous, tous pour le sport” afin d’alerter sur la situation. Même constat pour le plan pauvreté : 8 milliards d’euros sont prévus sur 4 ans, mais il s’agit d’un redéploiement de crédits existants. Les moyens restent vraiment faibles. Et le nouveau dispositif d’emplois aidés ne fonctionne pas : dans son étude de septembre 2018, Recherche & Solidarités fait état d’une baisse de l’emploi associatif pour la première fois depuis 11 ans.
Quelles sont les conséquences de la diminution des emplois aidés ?
D’après l’Etat, les emplois aidés ne sont pas efficaces, ils sont donc supprimés. C’est un grand danger pour le secteur associatif et l’ESS. Le gouvernement a annoncé que ces contrats seraient remplacés par un autre dispositif, les Parcours Emploi Compétences (PEC). Il nous a donné des chiffres sans grande précision : il y aurait 100.000 PEC en 2019, contre 250.000 emplois aidés fin 2018. En outre, les employeurs associatifs n’ont ni les moyens, ni le temps, ni les compétences pour prendre en charge le nouveau parcours de formation des salariés que cela implique.