3 questions à Pierre-Emmanuel Grange
Co-fondateur de l’entreprise sociale microDON
Le Pacte de croissance de l’ESS prévoit de promouvoir le développement du micro-don. Comment avez-vous collaboré avec Christophe Itier sur ce sujet ?
Nous avons rencontré ses équipes et nous échangeons avec son cabinet depuis plusieurs mois. Nous les avons sensibilisés à nos sujets : le micro-don, la générosité embarquée. Ils ont vu le potentiel derrière ces outils, car ces dernières années nous avons connu une progression exponentielle des dons. Christophe Itier a trouvé intéressant de voir comment creuser davantage ces dispositifs. Quant à savoir précisément ce qui sera mis en place, nous n’en avons aucune idée.
Que représente aujourd’hui la « générosité embarquée » ?
Aujourd’hui, un million de personnes font chaque mois un micro-don. Nous avons déployé le micro-don sur salaire dans près de 300 sociétés. Nous sommes également présents aux caisses de 25 enseignes de distribution, soit près de 4.000 magasins en France. Nous avons réussi à faire émerger un nouveau mode de financement, celui de la générosité embarquée. Cette année, nous allons collecter 3,5 millions d’euros. C’est bien en-dessous de ce qu’il faudrait pour financer la transition énergétique, évidemment, pour laquelle il faudrait plusieurs centaines de millions d’euros… Mais nous avons réussi, un peu tout seuls, à mener notre projet jusqu’à collecter déjà plusieurs millions d’euros par an.
Quelles sont les pistes de développement du micro-don auprès de l’Etat ?
Imaginez l’effet de levier si nous pouvions bénéficier de la puissance de l’Etat ! Nous pourrions mettre en place le micro-don sur le bulletin de paie des agents publics, par exemple. Ou obtenir des aides pour sa mise en place dans les entreprises privées : si les très grandes enseignes alimentaires, par exemple, mettaient en place l’arrondi à l’échelle de la France ou de l’Europe, ce serait plusieurs dizaines de millions d’euros qui seraient instantanément collectés chaque année ! Enfin, si Bercy voulait demain taxer les transactions financières, la technologie déployée avec microDON pourrait s’avérer très intéressante.
Propos recueillis par Juliette Loiseau