« Il n’y aura pas de retour en arrière » dans la stratégie climat des investisseurs, assure Hélène Valade, directrice du Développement durable de Suez, dans cette interview vidéo accordée à Mediatico. Certes, le positionnement de l’administration Trump ou encore l’absence d’instauration – pour l’instant – d’un prix carbone à l’échelle européenne compliquent le processus. Mais la transformation de notre modèle économique vers une stratégie 2° est incontournable, comme en attestent déjà la décarbonation des portefeuilles d’investissements chez Blackrock ou AXA notamment.
A l’échelle des Etats, la mise en oeuvre d’un prix carbone reste une étape majeure à franchir. « Les Etats-unis le font déjà et la Chine l’a mis en place dans certaines grandes régions », insiste Hélène Valade. En Europe, cela reste une clé de la transformation à venir, car intégrer un prix carbone dans le coût de production augmente de façon mécanique le prix des produits issus d’activités polluantes. Avec un prix carbone officiel en Europe, chacun aurait intérêt à acquérir des biens issus de filières moins polluantes afin de diminuer son prix d’achat.
En attendant, de grandes entreprises comme Suez ont mis en place un prix interne du carbone, ce qui permet de « prendre des décisions dans nos investissements ou dans nos programmes de R&D à l’aune d’un prix carbone à horizon 2030 », souligne Hélène Valade dans cette interview vidéo. Sans attendre de décision politique à l’échelle de l’Union européenne, les grandes entreprises engagées dans cette voie peuvent ainsi, dès aujourd’hui, choisir de renoncer à des investissements ou à des projets de développement qui ne vont pas, par exemple, dans le sens d’une réduction des gaz à effet de serre.