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Devoir de vigilance des entreprises : une victoire pour l’investissement responsable

Vue comme une contrainte à court terme pour les managers, la proposition de loi sur le « devoir de vigilance », que vient d’adopter l’Assemblée nationale en première lecture, est une bonne nouvelle à long terme pour l’entreprise et pour l’économie en général, relève Frédéric Vuillod, fondateur de Mediatico, dans sa chronique sur le plateau de BFM Business. Ce texte de loi vise en effet à mettre en œuvre un «plan de vigilance» dans nos grandes entreprises multinationales exportatrices, pour prévenir les dommages environnementaux, corporels, sanitaires, ainsi que les atteintes aux droits de l’homme ou les comportements de corruption qu’elles pourraient être amenées à connaître, en leur sein autant que dans leurs filiales, chez leurs sous-traitants ou chez leurs fournisseurs.

 

Ainsi, c’est toute la chaine de valeur de l’entreprise qui se trouvera responsabilisée, si ce texte de loi sort gagnant du jeu de la navette parlementaire, relève Frédéric Vuillod dans cette vidéo. Mieux, ce texte ferait entrer dans la législation française les critères sociaux, environnementaux et de bonne gouvernance, qui fondent la stratégie de l’investissement socialement responsable (ISR) et qui limitent ainsi considérablement les risques à long terme pour les investisseurs.

 

Une victoire tout à la fois symbolique et très concrète donc, pour le monde des affaires. Deux ans presque jour pour jour après le drame du Rana Plaza, au Bangladesh, qui avait vu une usine textile s’effondrer sur ses employés le 24 avril 2013, causant 1.129 morts et des milliers de personnes handicapées à vie, les grandes entreprises savent désormais que la responsabilité de toute leur chaine de production et de distribution est désormais engagée en cas de négligence d’un des maillons de la chaine. Les entreprises doivent assumer les conséquences de leurs relations d’affaires, les Français sont d’ailleurs unanimes sur le sujet, explique encore Frédéric Vuillod. Reste que la moitié des exportateurs français passerait au travers des mailles du filet, si la proposition de loi était adoptée telle quelle. Le jeu des amendements va commencer.

 

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