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MEDIATICO – INITIATIVES

Évitons le syndrome « Restos du Cœur » avec l’Économie sociale et solidaire

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Par Jean-Michel PASQUIER,
Fondateur de KOEO
(www.koeo.net)

Coluche l’avait dit dès le début de l’aventure des Restos du Coeur, en 1985 : « On aura gagné quand les Restos n’existeront plus ». Presque 30 ans plus tard, son souhait est loin d’avoir été exaucé. Mais son intuition humaniste reste heureusement vivace et continue d’apporter un soutien vital à des bénéficiaires dont le nombre croît chaque année

On pourrait paraphraser Coluche à propos de l’ESS : l’économie sociale et solidaire aura gagné quand on n’en parlera plus. Parce que ses vertus intrinsèques de gouvernance, de partage équitable, de production raisonnée, d’utilité sociétale auront un jour imprégné toute l’économie.

 

« Le moment est venu de franchir un palier »

Évitons de tomber dans le syndrome « Restos du Coeur », qui maintiendrait ad vitam aeternam les entités de l’ESS au rang d’exemples dont on se félicite, tout en continuant à accepter les excès et les dysfonctionnements de l’économie marchande libérale.

L’ESS, simple caution morale cantonnée à ses impératifs de réparation de la société toute entière ? Une belle rustine dans le paysage ? Plus que jamais en ces temps de défiance citoyenne, le moment est venu de franchir un palier. La forte visibilité dont bénéficient aujourd’hui les entrepreneurs sociaux est l’occasion d’accélérer le mouvement.

Cette dynamique doit générer une ouverture vers les entreprises « traditionnelles » sous forme d’échanges, de partenariats ou de transferts de compétences, pour qu’une osmose s’opère et qu’une imprégnation mutuelle et pragmatique s’effectue.

Pour qu’à l’avenir un étudiant en quête de son premier emploi n’ait plus à choisir entre travailler chez les « gentils » pour changer le monde, ou chez les « cyniques » pour gagner de l’argent. D’où l’importance de construire des projets d’utilité sociétale et économiquement pérennes, pour s’inscrire dans la durée et attirer les meilleurs talents.

 

« L’entreprise de demain sera sociale ou ne sera pas »

C’est donc à nousentrepreneurs sociaux, de prendre sans relâche notre bâton de pèlerin, au quotidien, pour affirmer à nos clients, fournisseurs et amis nos convictions, nos méthodologies, nos visions d’avenir, très justement exprimées par Jean-Marc Borello, président fondateur du Groupe SOS dans l’ouvrage « L’entreprise de demain sera sociale ou ne sera pas ».

 

Jean-Michel Pasquier

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