L’actualité est pesante, le monde est en crise, fracturé, violent… et la société française aussi ! Comment les associations répondent-elles à cela ? Et d’ailleurs, comment vont-elles, nos associations ? Dans l’émission “Ess News, Le Live », Mediatico parle de l’actualité au travers de l’économie sociale et solidaire.
Cette semaine, nous recevons Claire Thoury, présidente du Mouvement Associatif, qui porte la voix de 600.000 associations en France. Elle est aussi membre du CESE et très engagée dans les démarches de participation citoyenne : elle a notamment présidé la convention citoyenne sur la fin de vie. Enfin, elle vient de publier un livre : “S’engager, Comment les jeunes de mobilisent face aux crises » (aux éditions Les Petits Matins, dans la collection « Mondes en transitions »)
Avec Claire Thoury, nous parlons dans cette émission de mobilisation, d’engagement des jeunes, de son engagement… Mais aussi, en lien direct avec l’actualité, des Soulèvements de la Terre, d’Alternatiba ou encore des Restos Coeur.
Extraits de l’émission
- Sur la réhabilitation des Soulèvements de la Terre :
« C’est une bonne nouvelle, car le gouvernement ne fait pas ce qu’il veut en matière de dissolution des associations, même face à un mouvement écologiste radical. Dans un moment de tensions autour des libertés associatives, il faut rappeler que le droit d’association est protégé par la Constitution ».
- Sur Alternatiba Poitiers :
« Le préfet de la Vienne a fait valoir le Contrat d’engagement républicain pour faire retirer une subvention à cette association, en disant qu’une formation à la désobéissance civile pouvait entraîner un trouble à l’ordre public. Nous en avons fait un combat politique (…) Le rapporteur public a proposé de débouter la demande du préfet. Cela veut dire qu’on a le droit de désobéir civilement, lorsque l’État ou le gouvernement prennent des décisions contraires à nos valeurs (…) On ne peut pas dire que la désobéissance civile est une nouvelle forme de séparatisme ».
- Sur l’antisémitisme et la fracturation de la société :
« On sent une distance de plus en plus grande entre les Françaises et les Français, il y a des phénomènes de repli sur soi préoccupants. Le monde associatif ne va pas tout régler, mais la responsabilité du monde associatif est de montrer qu’autre chose est possible ».
- Sur les Restos du Coeur, qui ne peuvent pas servir tous les demandeurs :
« C’est une question politique. Le tissu associatif supporte toutes les conséquences des crises, mais il faut des décisions politiques beaucoup plus fortes contre la pauvreté et la grande précarité. Les Restos du Cœur sont l’arbre qui cache la forêt dans le secteur de l’aide à domicile, dans l’éducation populaire… cela dépasse largement l’aide alimentaire. Et cela pose la question plus globale de la reconnaissance du modèle non lucratif ».
- Sur son livre « S’engager, Comment les jeunes de mobilisent face aux crises » :
« C’est une chose de vieillir dans un monde en crise, c’en est une autre de ‘grandir’ dans un monde en crise. Mettons-nous à la place des jeunes de 15 à 20 ans durant la crise sanitaire, enfermés pendant 2 mois avec leurs parents, ou tout seuls. Ce n’est pas normal. Cela a des conséquences. Les crises sanitaires, la montée du populisme, la guerre en Ukraine, la crise écologique… cela structure autrement la pensée et la construction politique des jeunes ».
- Sur le prochain événement “Droit de Cité” du Mouvement associatif :
« Le 26 janvier 2024, à la Cité internationale universitaire de Paris, nous poserons la question de savoir comment, en tant que société civile, on s’organise face à la montée des populismes. Droit de Cité rassemble près de 1.000 acteurs associatifs autour d’ateliers, d’animations et de conférences… Avec les élections européennes, nous organiserons aussi un temps d’échange entre les candidats et candidates aux élections, pour savoir comment ils envisagent la place du monde associatif au niveau européen » .
Une émission à voir et à revoir sur Mediatico.fr !
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