Bercy va réformer le label « Investissement Socialement Responsable » (ISR), qui permet aux épargnants et aux investisseurs de flécher leur argent vers des placements à orientation sociale ou environnementale positive, en évitant à coup sûr d’investir dans le charbon ou dans le travail des enfants, explique ce mois-ci Frédéric Vuillod sur la chaîne de télévision B Smart. Fondateur de Mediatico, il revient sur les raisons de cette réforme, comme l’adaptation à la réglementation européenne et le développement de la finance d’impact. Il explique aussi quels types de placements ISR valent le détour ce mois-ci.
L’ensemble du monde de la finance semble partager la nécessité de réformer le label ISR. L’Inspection générale des finances réclame même une refonte « radicale ». Le président de l’AMF plaide pour sa part pour un label européen des fonds durables, tandis que Olivia Grégoire, secrétaire d’État à l’Économie sociale, solidaire et responsable, insiste sur la nécessité de définir une norme européenne sur l’investissement à impact, car « derrière la norme et la terminologie, c’est un modèle de société qui s’impose et ce modèle doit être européen », relate Frédéric Vuillod.
Piloté depuis 5 ans à Bercy, le label ISR représente aujourd’hui 690 fonds labellisés, qui pèsent 212 milliards d’euros d’investissements. Une étude récente du FIR et de l’Ecole Polytechnique rappelle, une nouvelle fois, que leur performance est globalement conforme à celle du marché : en moyenne, 62% de ces fonds surperforment les fonds « classiques ». C’est vrai autant pour les fonds en actions (59%), que pour les fonds obligataires (52%) ou que les fonds monétaire (85%).
Parmi les exemples de fonds qui valent le détour ce mois-ci, le fonds AXA Future Génération géré par Ecofi, doté de 35 millions d’euros et labellisé à la fois ISR et Finansol, a investi dans 24 entreprises solidaires. Parmi celles-ci, citons l’Union pour l’Enfance, première association de protection de l’enfance à réaliser une émission obligataire : elle vient de lever 1 million d’euros auprès de 5 investisseurs (AXA, InvESS, France Active, Generali et La Banque Postale) pour financer ses missions d’aide sociale à l’enfance, telles que l’hébergement, le soutien des familles en difficulté, ou encore la formation des personnes qui accueillent les mineurs isolés.
Avec l’investissement socialement responsable, la finance se rapproche des besoins humains les plus urgents du moment. Avec un label ISR réformé et, espérons-le, plus ciblé et plus exigeant, l’économie toute entière trouvera plus de sens aux yeux des épargnants.