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L’épargne solidaire, boostée par la loi Pacte, l’IR-PME et l’effet Covid

La finance solidaire deviendrait-elle mainstream ? Pas encore, mais elle s’institutionnalise. Pour preuve, elle a largement résisté à la crise boursière de 2020, elle a fait de la crise du Covid une opportunité et elle affiche pour 2020 de nouveaux chiffres record, à en couper le souffle. Cette finance solidaire, qui se présente aujourd’hui officiellement comme « un sous-ensemble de la finance à impact social », a en effet réussi à collecter l’an dernier, au travers de différents produits d’épargne, pas moins de 5 Md€ supplémentaires, portant le total de l’encours de l’épargne solidaire à 20 milliards d’euros. 

Satisfecit évident de FAIR (ex-Finansol), le nouveau collectif français de la finance à impact, car la finance solidaire est en train de remporter un triple pari vieux de vingt ans : être à la fois utile, rentable et séduisante pour un public toujours plus large, afin de financer une transition écologique et sociale devenue indispensable. L’épargne solidaire permettant de financer des associations ou des entreprises sociales sous forme de prêts, de dons ou d’investissements, la finance solidaire prend ici tout son sens, aujourd’hui plus que jamais.

L’effet Covid a joué à plein

Comment expliquer ce succès de la collecte de l’épargne solidaire en 2020, qui a donc augmenté de 5 Md€ ? Biais statistique, reconnaît Jon Sallé, responsable de l’Observatoire de la finance à impact social, car la Maif l’explique pour beaucoup : elle a converti un fonds d’assurance-vie déjà existant, pesant à lui seul 2 Md€, en le rendant conforme aux critères de la finance solidaire, comme le permet désormais la loi Pacte. Cela fait évidemment pencher la balance, mais c’est un vrai succès : « Nous espérons qu’il y aura en 2021 d’autres conversions de fonds en euros comme celui de la Maif », assure d’ailleurs Jon Sallé.

Quant au reste de la collecte, l’effet Covid a joué à plein : la classe moyenne n’ayant pas pu dépenser durant les confinements, elle a reporté une part de son épargne forcée vers des placements utiles et cela s’est vu dès le début de la crise sanitaire. Trois canaux de collecte ont été bien identifiés : l’épargne salariale solidaire proposée dans les entreprises (PEE), l’épargne bancaire solidaire au guichet des agences (comptes sur livret, OPC), et l’épargne collectée en direct par les entreprises solidaires (ouverture de capital, titres participatifs).

« Votre épargne est un moyen d’action, utilisez-le »

Résultat, cette épargne solidaire a permis d’augmenter fortement les financements accordés aux associations et aux entreprises à forte utilité sociale (+49%, à 345M€), telles que le Réseau Cocagne par exemple, de même qu’aux foncières sociales (+31%) comme celle d’Habitat et Humanisme. Quant aux prêts sociaux et environnementaux pour les particuliers, ils ont également bénéficié de la dynamique. Enfin, par grande famille de projets financés, ces financements se répartissent entre le champ social (45%), l’environnement (27%), la cohésion territoriale (17%), la solidarité internationale (6%) et le secteur culturel (4%).

Excellente nouvelle, la dynamique s’amplifie encore en 2021. Après la loi Pacte qui booste la finance solidaire en la faisant entrer dans les produits d’assurance-vie, après la majoration à 25% de la réduction d’impôt au titre de l’IR-PME qui devrait être reconduite en 2022, la tendance va à l’évidence se poursuivre : « Sur les six premiers mois de l’année, plusieurs unités de compte solidaires, dont certaines très importantes portées par de nouveaux acteurs du collectif FAIR, ont été labellisées », se réjouit Jon Sallé.

La semaine de la finance solidaire se déroule partout en France du 8 au 15 novembre, avec un mot d’ordre : « Votre épargne est un moyen d’action, utilisez-le ». Et vous, si vous passiez à l’action ?


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