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Menace sur le capital des fondations : l’exemple de Caritas

Pas facile d’être le trésorier d’une fondation par les temps qui courent. François Micol, trésorier de la célèbre Fondation Caritas qui dispose de près de 40M€ pour investir contre la pauvreté et l’exclusion, le dit simplement, dans cette interview vidéo accordée à Mediatico, lors des derniers Ateliers de la Finance responsable organisés par le cabinet Axylia : « Les conditions de marché sont difficiles, il est dur d’obtenir aujourd’hui des rendements importants » sur les placements financiers… dont vivent en bonne partie les fondations !

 

Explication : face à la crise, la Banque centrale européenne a changé de politique monétaire voilà de nombreux mois. Elle injecte actuellement é-nor-mé-ment d’argent frais dans les banques, pour les inciter à prêter aux entreprises et à stimuler l’activité économique. Mais la BCE sanctionne aussi l’argent qui dort, en demandant désormais aux banques de lui payer des intérêts lorsqu’elles rapportent au guichet de l’argent qui n’a pas été prêté (alors qu’auparavant, c’était la BCE qui payait un intérêt aux banques).

 

Résultat en chaîne : les banques prêtent à la BCE « à taux négatif » (traduction : « elles paient »), elles doivent faire des économies ailleurs, elles réduisent donc la rémunération des produits d’épargne qu’elles proposaient jusque-là, in fine les placements financiers dans leur ensemble rapportent de moins en moins, voire plus du tout.

 

La conséquence est gravissime pour le secteur caritatif, à écouter les propos de François Micol. Car certaines des fondations abritées par Caritas attribuent des subventions aux projets sociaux exclusivement grâce au rendement du capital initial. Un rendement réduit aujourd’hui quasiment à néant. Pour continuer d’attribuer les subventions nécessaire au vu des besoins sociétaux importants, ces fondations doivent désormais « manger leur capital », s’inquiète François Micol, qui détaille aussi dans cette vidéo les nouvelles orientations que pourraient prendre à l’avenir les investissements de la Fondation Caritas, au regard de critères éthiques et sociaux.

 

Pour aller plus loin :

 

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