Alors qu’un groupe d’étude ESS et RSE vient d’être (ré)installé à l’Assemblée, des membres du gouvernement, élus, chercheurs, experts, acteurs de l’ESS et citoyens ont tenté, le 13 février, d’avoir une même compréhension des enjeux de l’économie à impact.
Grande première dans l’enceinte même de la représentation nationale : le Palais Bourbon a accueilli ce mois-ci le premier sommet de la mesure d’impact. Organisé par le Groupe SOS et quatre universités (Sciences Po, Sorbonne Université, Conservatoire National des Arts et Métiers, Paris Dauphine-PSL), ce consortium nommé « Impact tank » a ainsi accueilli le 13 février dernier pas moins de 80 intervenants, venus discuter de l’économie à impact positif pour interpeller les décideurs économiques et politiques.
Un New deal de l’impact
L’objectif du think tank est de créer un « New deal de l’impact » mêlant acteurs privés et pouvoirs publics. Concrètement, le but est de travailler sur une définition commune de l’engagement sociétal des entreprises et de définir des référentiels communs pour en mesurer l’impact sur la société.
Plusieurs sujets ont ainsi été débattus au cours de ce mini-sommet : l’inclusion numérique, la diversité dans les entreprises, le reporting extra-financier, la sobriété écologique, etc. « Ce New deal doit être le point de départ d’un nouveau partenariat entre le monde économique et la puissance publique, pour construire l’économie et l’entreprise de demain et faire de la France un leader de l’innovation sociale et la mesure d’impact en Europe et dans le monde », affirme le Groupe SOS.
Un groupe d’étude à l’Assemblée nationale
La dernière table ronde de la journée ambitionnait de s’attaquer aux prochains défis de l’économie sociale et responsable. L’économiste Claude Alphandéry, ancien résistant et président d’honneur du Labo de l’ESS, y a rappelé les principes de l’économie sociale et solidaire qui datent de la deuxième guerre mondiale.
Il est revenu sur l’implication des citoyens qui ont lié l’ESS et les préoccupations écologiques dès les années 80. Pour lui, le plus grand défi est la coopération dans les entreprises. « L’ESS est fille de la détresse, de la pauvreté, c’est dans les crises que l’on ressent le besoin de coopérer », a ajouté Gérard Leseul, député NUPES et coprésident du groupe d’étude ESS et RSE à l’Assemblée nationale. « Au sein du groupe de travail nous aurons à travailler les deux sujets et les porosités qui existent entre eux ».
Ce groupe d’études formé l’été dernier est composé de 35 députés de tous bords politiques et il est co-présidé par Astrid Panosyan Bouvet (Renaissance) et Gérard Leseul (PS) (photos). A l’Assemblée nationale, les groupes d’études permettent d’approfondir différents sujets particuliers, trop spécifiques pour les commissions permanentes. Le 8 mars prochain, Jérôme Saddier, président d’ESS France, y sera d’ailleurs auditionné.
Inspirer l’action publique
La présidente de l’Assemblée Nationale, Yaël Braun-Pivet a conclu la journée en revenant sur le côté innovant de l’organisation de ce mini-sommet : « Impact tank n’est pas un think tank comme les autres, c’est un think and do tank », a-t-elle souligné. « De telles expérimentations doivent inspirer l’action publique ».
Elle a également rappelé le rôle du Parlement dans le contrôle des politiques publiques et la nécessité d’associer les citoyens aux décisions.
Repenser la performance et les enjeux de croissance, mais aussi harmoniser les mesures d’impact des entreprises, étaient également au cœur des préoccupations de la journée. De l’idée à l’action, en passant par la mesure d’impact sur laquelle tout le monde est loin de s’accorder, reste à savoir si un New deal de l’impact est possible. Et dans quel délai.
Elodie Potente.