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MEDIATICO – PORTRAITS – Les grands voisins

Sébastien Juin, La Conciergerie Solidaire : « J’ai changé plusieurs fois de vie dans ma vie »

Du plus longtemps qu’il s’en souvienne, Sébastien Juin a toujours été attiré par le social. Fils de mécanicien, il a d’abord suivi les traces de son père avant de se tourner vers l’économie sociale et solidaire. Après une multitude d’expériences professionnelles, il devient coordinateur de la Conciergerie Solidaire des Grands Voisins. Passionné par son métier, il nous détaille son parcours. Et nous explique dans ce portrait vidéo ce qui l’a amené à s’occuper d’une conciergerie solidaire.

Ses amis d’aujourd’hui en seront les premiers surpris : Sébastien Juin débute sa vie professionnelle comme… réparateur de machines en usine ! Après un bac technique, il suit en effet une formation en maintenance industrielle : « C’est ce qu’on proposait sur le territoire, et mon père était mécanicien, c’est quelque chose qui se transmettait de père en fils », précise-t-il. Mais, désireux d’accorder plus de place aux personnes dans sa vie professionnelle, il choisit un peu plus tard de se tourner vers le commerce. Le jeune homme vend alors du matériel médical aux biologistes. Puis, il louera des voitures sans permis. Toutefois, la relation qu’il entretient avec ses client n’est pas celle qu’il attendait. « Dans le commerce contrairement à l’usine, j’ai pu parler avec des personnes, mais toujours autour de la question marchande. Cela m’a frustré, je voulais une vraie relation. »

Un déclic qui pousse Sébastien Juin à changer de voie pour se tourner vers le social. Il sera d’abord bénévole dans un accueil de jour. Il explique : « J’étais bien loin de savoir à quoi je m’attaquais, mais je n’ai pas été déçu. Humainement cela a été très riche et j’ai aussi réalisé ce qu’aider les personnes en difficulté signifiait ». Il devient éducateur spécialisé. Il travaille dans des centres d’hébergement et il découvre ainsi l’économie sociale et solidaire. Elle concilie le champ social et le secteur marchand, qui lui rappelle en partie ses premières années d’expérience professionnelle.

Une mission : aider les personnes à sortir de l’exclusion

Sébastien Juin a ensuite travaillé pour l’association Emmaüs Défi. Sa mission est d’aider les personnes en situation de grande précarité à retrouver un emploi et une place dans la société. Lorsque son fondateur Charles-Edouard Vincent propose à Sébastien de l’embarquer dans un projet de conciergerie responsable, Sébastien accepte immédiatement. Le projet « Lulu dans ma rue » est né. Et le personnage dessiné sur les kiosques des « Lulus » sera même créé à partir du portrait de Sébastien !

Puis vient le jour où Sébastien rejoint les Grands Voisins pour créer une conciergerie solidaire avec l’association Aurore. « La Conciergerie Solidaire des Grands Voisins est un dispositif d’accompagnement social pour des personnes très éloignées de l’emploi », explique-t-il. Ces personnes effectuent des tâches d’accueil ou de nettoyage sur le site des Grands Voisins. Ce qui leur permet de retrouver une dynamique de travail, de se lever à l’heure, de dire bonjour… La mission de la Conciergerie Solidaire est de faire du travail un moteur pour sortir de l’exclusion.

Plus qu’un travail, un accomplissement

A la tête de l’équipe sociale de la conciergerie solidaire des Grands Voisins lorsqu’il nous accorde cette interview, Sébastien revient dans cette vidéo sur cette expérience très forte dans sa vie professionnelle. Aujourd’hui, la conciergerie solidaire emploie six travailleurs sociaux. Mais, « en 2015, les Grands Voisins émergeaient tout juste, nous voulions créer un dispositif pour 600 personnes hébergées sur le site. Je me souviens encore des deux premiers salariés avec lesquels nous avons emménagé dans les locaux de la conciergerie. »

Sébastien Juin a trouvé son accomplissement personnel et professionnel grâce à l’économie sociale et solidaire. « J’ai changé plusieurs fois de vie dans ma vie, c’est tout un cheminement qui m’a mené vers le social », conclut-il, avant d’adresser un conseil aux personnes attirées par le secteur social : « Ne pas se croire limité par son parcours antérieur, car toute activité est transposable dans un secteur ou un autre, affirme-t-il. On associe souvent le social à l’action sociale ou au métier d’éducateur spécialisé, or, on peut être informaticien ou menuiser et mettre ses compétences au profit de personnes en difficulté. »

En résumé, un long parcours et un enseignement. Chacun peut rejoindre le champ du social via des entreprises d’insertion, des associations, ou encore au travers du bénévolat occasionnel lorsque l’on est salarié.

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