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Universités d’été pour l’économie de demain : franc succès, cap sur la présidentielle !

Une réussite, ces UEED ! Ambiance chaleureuse, engagements partagés, projections positives… et le public au rendez-vous, bien sûr. Les Universités d’été pour l’économie de demain (UEED), imaginées voilà juste un an, au lendemain de la démission de Nicolas Hulot, par le collectif #NousSommesDemain, ont remporté leur pari : durant deux jours, les différentes familles de l’impact social à la française ont échangé et affirmé ensemble leurs convergences de vues. Un plaidoyer pour l’intérêt général, dans cet espace Adenauer de 500 places au cœur de la Cité Universitaire de Paris, où la présidente de la région, Valérie Pécresse, avait pour sa part voulu donner l’an dernier le coup d’envoi au « social business » en Ile-de-France… vu d’abord comme une opportunité d’affaires !

L’heure était cette fois à la cohérence et à la cohésion. Au menu des discussions : la répartition des richesses avec les salariés, un label social et écologique européen, le développement des produits à impact environnemental positif, le profil de l’entrepreneur de demain, l’entreprise comme moteur du développement solidaire des territoires, la conversion des innovations sociales en politiques publiques, la finance de demain… « La finance, c’est un formidable levier d’action », affirme d’emblée Cécile Duflot, directrice générale d’Oxfam France. Mais « la RSE ne transforme plus assez l’entreprise », ajoute Pascal Demurger, directeur général de la MAIF. « Il n’y a pas plusieurs façons de faire de l’économie, il y a une façon de bien faire de l’économie », répond Jean-Marc Borello, président du Groupe SOS.

Un débat difficile à accepter pour Dominique Carlac’h, la porte-parole du Medef, venue courageusement s’exprimer en clôture de ces Universités d’été de l’économie de demain. « On ne peut pas tout miser sur le social et l’environnemental, l’économie doit rester au centre de l’entreprise », affirme-t-elle, refusant toute idée de bonus/malus climatique et social dans la fiscalité des entreprises et, de façon générale, toute coercition sur le monde patronal. En réponse, Jérôme Saddier, vice-président délégué du Crédit Coopératif, relève que « pour les entreprises, la question n’est pas la vertu, mais la cohérence des engagements ». Et Laurence Méhaignerie, cheffe de file de la Communauté des entreprises à mission, s’interroge : « Comment faire pour résister aux forces conservatrices des lobbies » ?

Y aura-t-il des UEED l’an prochain ? Assurément ! Car les perspectives, déjà, sont ouvertes et les graines de la future programmation sont semées : « On n’a pas parlé des salariés et il faut réinterroger le concept de croissance », regrette Laurent Berger, le leader de la CFDT. Christophe Itier, Haut-commissaire à l’ESS, souligne que « la comptabilité écologique est un sujet majeur », qu’il faut changer « l’ensemble des programmes scolaires » et « rendre lisible les labels environnementaux », au nombre de 400 en France ! Enfin, Caroline Neyron, déléguée générale du Mouves, présente les premières propositions de ces UEED (lire ci-dessous), qui seront portées en vue de l’élection présidentielle de 2022. Un plaidoyer commun pour porter un nouveau modèle d’entreprise auprès des décideurs économiques et politiques, qui pourrait concerner 25% de l’économie d’ici 5 ans, parie le Mouves. Allez, pari tenu !

Les premiers engagements portés par les UEED en vue de l’élection présidentielle de 2022 :

  • Obliger les entreprises à publier leurs impacts environnementaux et sociaux, comme elles le font pour leur impact économique
  • Imposer un bonus/malus climatique et social, pour prendre en compte l’impact des entreprises dans leur taux d’imposition
  • Instaurer une TVA réduite sur les produits fabriqués localement, dans le respect de la planète
  • Structurer un comité « raison d’être transverse » qui définit un objectif annuel pour l’entreprise, sur lequel sont indexés les dispositifs de rémunération variable, d’intéressement ou de participation
  • Co-construire une Grande École de demain, pour former les décideurs aux bonnes compétences, qu’elles soient business, sociales ou environnementales
  • Mesurer l’empreinte territoriale des entreprises avant d’allouer des marchés publics
  • Intégrer des critères d’impact social et environnemental dans les aides accordées aux entrepreneurs de la Tech, notamment au titre du Crédit d’impôt recherche ou du dispositif Jeunes entreprises innovantes.
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