Dostoïevski affirmait : « La beauté sauvera le monde ». En attendant, si l’art permettait au moins de ré-enchanter le lien social ? Stéphanie Merran et Sara Paubel s’y emploient avec Ce Que Mes Yeux Ont Vu, leur entreprise sociale qui mêle médiation culturelle, pratique artistique et rencontres inédites. Leur objectif : créer des ponts entre des mondes qui ne se connaissent pas. Des salariés d’entreprise d’un côté, des personnes exclues de la société de l’autre, par exemple. En accord avec le Samu social de Paris, Stéphanie Merran et Sara Paubel peuvent ainsi proposer à des salariés de se rendre dans un centre d’hébergement d’urgence, pour y vivre un atelier de team-building qui développera leur savoir-être. Ou les bénéficiaires d’associations peuvent, à l’inverse, se déplacer dans l’entreprise.
Durant la rencontre, les salariés et les personnes en précarité réalisent ensemble une œuvre d’art collective, guidés par un artiste. Dans cette situation inhabituelle, les participants sortent de leur zone de confort. Ils développent des capacités d’adaptation et de prise d’initiative insoupçonnées. La création de l’œuvre n’est qu’un prétexte, bien sûr. Elle révèle les compétences humaines de chacun : l’écoute, l’empathie, l’intelligence relationnelle, la créativité… Surtout, pendant que les salariés développent leur esprit d’équipe, les bénéficiaires d’associations se sentent, pour leur part, valorisés ! A ce jour, 55 expériences ont ainsi été réalisées, qui ont permis d’avoir un impact sur plus de 13.000 bénéficiaires. Ce Que Mes Yeux Ont Vu s’est vu décerner un trophée de l’économie sociale et solidaire par la Ville de Paris, en novembre 2019.